Nos résiliences - Agnès MARTIN-LUGAND
Contemporain
Michel Lafon
332 pages
2020
RESUME :
« Notre vie avait-elle irrémédiablement basculé ? Ne serait-elle plus jamais comme avant ? Étrange, cette notion d'avant et d'après. Je sentais que nous venions de perdre quelque chose d'essentiel. Aucune projection dans l'avenir. Aucun espoir. Rien. Le vide. Une ombre planait désormais sur notre vie. Et j'avais peur. Mais cette peur, je devais la canaliser, l'étouffer, l'éloigner, je ne pouvais me permettre de me laisser engloutir.
Un seul instant suffit-il à faire basculer toute une vie ? »
MON AVIS :
Après deux mois supplémentaires à l’attendre, il est enfin disponible. Quoi ? Mais, le dernier roman d’Agnès Martin Lugand, bien sûr. Du coup, à peine était-il disponible en librairie que je me suis ruée pour l’acheter et le dévorer.
Depuis quinze ans, Ava et Xavier filent le parfait amour. Entre leurs deux enfants, Pénélope et Titouan, leurs métiers, elle est galeriste et lui vétérinaire, et leurs passions, ils ont su trouver un équilibre qui les comble.
Après un mois passé en Afrique à soigner des animaux, Xavier est de retour à la maison. Après des retrouvailles enthousiastes, la vie reprend son cours : Xavier doit rattraper le travail en retard accumulé pendant son absence quand Ava, elle, est prise par le rush et l’exigence d’une nouvelle exposition qui sera bientôt inaugurée. Malgré des journées chargées et peu de moments passés ensemble, Ava et Xavier sont heureux. Mais ce bonheur ne va pas durer. Le soir de la grande première de la nouvelle exposition à la galerie, tout va voler en éclat. Une seule seconde et plus rien ne sera jamais comme avant…
Huitième roman signé Agnès Martin-Lugand et huitième coup de cœur pour moi.
La plume de l’autrice est ce que je pourrais qualifier de plurivalente : elle est douce, généreuse, sensible et juste. Mais elle sait aussi être dure, cruelle et percutante. Mais quel que soit le mode choisi, elle est toujours fluide et addictive. L’autrice sait jouer avec les mots pour leur donner le pouvoir de nous émouvoir. C’est ce qui fait sa force d’écriture, émouvoir et passionner son lectorat. Car ce sont bien les émotions à fleur de peau que j’ai dévoré cette histoire. Larmes aux yeux, estomac noué, cœur serré…rien ne m’a été épargné. En quelques mots, ce roman est riche et intense.
Outre les émotions diverses qu’il nous fait vivre, on se prend d’affection pour son héroïne – Ava. Ava est une femme forte que l’on ne peut qu’admirer. Une résilience qu’elle puise dans son amour incommensurable pour son mari. Mais malgré tous ses efforts pour maintenir la tête hors de l’eau, pour trouver du positif dans les événements même les plus insignifiants, sa volonté finit par être mise à mal. Elle souffre de ne rien maitriser et d’être impuissante. Et nous lecteurs souffrons avec elle. On plonge dans un profond abime de tristesse en même temps qu’elle avant de retrouver l’espoir quand la lumière semble au bout du tunnel. Et au final tout ce que l’on souhaite c’est de ne jamais avoir à vivre la même chose qu’elle.
Comme à son habitude, l’auteure a fait le choix de nous livrer le seul point de vue féminin d’Ava. Même si j’ai eu un coup de cœur pour ce roman, j’aurais aimé partager le point de vue de Xavier – avoir les deux facettes de l’histoire, comprendre ce que lui aussi vit et ressent. Son rejet, sa colère, sa déprime sont autant d’éléments qui affectent la vie de son couple et voir les choses à travers ses yeux auraient pu apporter un plus à ce roman. J'avais vraiment aimé l'utilisation du double point de vue dans J'ai toujours cette musique dans la tête et aurais aimé y goûter à nouveau.
En bref, un huitième roman qui se classe directement dans mon top 3 des livres de l’auteure. Une petite pépite émotionnelle tantôt dure, tantôt douce, que je vous invite à découvrir sans attendre !
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