La femme au manteau violet - Clarisse SABARD
Contemporain
Charleston
365 pages
2020
RESUME :
« 2018. La vie de Jo vole en éclats suite à ce qui ne semblait être qu'un banal accident sans gravité ; pourtant, un scanner révèle qu'un anévrisme risque de se rompre à tout moment. Le neurologue lui laisse le choix : elle peut être opérée, mais les risques sont importants. Persuadée qu'elle va mourir, Jo se réfugie chez Victor, son grand-père. Ce dernier va lui montrer un pendentif qu'il a reçu d'Angleterre quelques années plus tôt, avec pour seule explication ce mot griffonné sur une feuille : « De la part de Charlotte, qui n'a jamais oublié Gabriel. Ce souvenir vous revient de droit. » Victor lui révèle que Gabriel était son frère aîné, décédé lorsqu'il était enfant. Jo décide de se rendre à Ilfracombe, dans le Devonshire, afin d'aider son grand-père à résoudre ce mystère, et surtout, de réfléchir à la décision qu'elle doit prendre...
1929. Charlotte et son mari, Émile, quittent leur vignoble d’Épernay pour un voyage d'affaires à New York. Sur place, la jeune femme s'éprend de Ryan, un mystérieux homme d’affaires. Lorsqu'il se rend compte de cette trahison, Émile entre dans une rage folle, la frappe et la laisse pour morte. À son réveil, Charlotte se rend compte que son mari est parti ; pire, il lui a pris tous ses papiers. Elle est effondrée : son fils de quatre mois, Gabriel, est resté en France, et sans papiers, elle ne peut pas le rejoindre. »
MON AVIS :
En cette période de confinement, quel plaisir de se plonger dans ce nouveau roman de Clarisse Sabard. Cette atmosphère délicate et addictive qui allie histoire, mystère, amour et amitié dont elle a le secret procure de la joie et du réconfort.
2018. Après un léger accident, Jo apprend qu’elle souffre d’un anévrisme cérébral qui risque de se rompre sans prévenir. Pour aller contre le destin, elle peut se faire opérer. Mais l’intervention n’est pas sans risques et avant de choisir cette option, Jo a besoin de temps pour réfléchir. Réfugiée chez son grand-père Victor, après lui avoir tout révélé, ce dernier Victor décide de partager un bout de son passé avec elle. Il lui montre alors un pendentif avec une photo d’enfant qu’il désigne comme Gabriel, son frère aîné, décédé avant d’avoir soufflé sa première bougie. Il n’en sait pas plus à son sujet, ses parents ayant toujours refusé de lui en parler. Jo sent que ce mystère pèse sur son aïeul et décide de partir en Angleterre à la rencontre de Doris, la femme qui lui a envoyé le bijou quinze ans plus tôt.
1929. Epouse de viniculteur, Charlotte accompagne son mari pour un voyage d’affaires de quelques semaines à New York, laissant leur nourrisson à la maison. Sur place, elle tombe sous le charme de Ryan, un homme mystérieux et dangereux qui lui fait ressentir des sentiments nouveaux auxquels elle ne peut résister. Mais quand son époux apprend sa trahison, il rentre aussitôt en France. Sans elle. L’abandonnant dans ce pays inconnu, sans papiers ni possibilité de rejoindre son bébé.
Qui est Gabriel ? Quel lien existe-il entre lui, Charlotte et Victor ?
Après la Seconde Guerre Mondiale et les années 1950-1960, cadres de son roman Ceux qui voulaient voir la mer, Clarisse Sabard nous emporte cette fois au cœur de la Prohibition qui a sévi aux Etats-Unis dans les années 1920-1930. Un changement d’époque mais un style toujours aussi envoûtant qui mêle douceur, force et émotions fortes. On se laisse embarquer par cette histoire de secret familial, marque de fabrique de l’auteure depuis ses débuts.
J’ai aimé me plonger dans l’histoire des Etats-Unis post Années Folles, après la crise de 1929 et son krach boursier, sa Prohibition, ses réseaux mafieux et dangereux… Une part historique qui donne de la valeur et de l’authenticité à cette histoire.
La douceur et la sensibilité de la plume réveillent toutes sortes d’émotions en nous : bonheur, tristesse, douleur, joie, peur… Aucune ne nous épargne. Elles déferlent en nous tels des ouragans, se mélangent, se juxtaposent, pour mieux nous prendre à revers et nous submerger.
Entre émotions et révélations, on traverse les époques aux côtés des femmes qui composent ce roman. Encore une fois, l’auteure nous dresse le portrait de femmes fortes et résilientes qui malgré les embûches et les malheurs sur leur chemin se relèvent grandies par ces épreuve : Jo et Charlotte. Deux générations de femmes séparées par près de cent ans d’histoire et surtout deux femmes auxquelles on s’attache fortement. J’ai personnellement eu un coup de cœur pour Charlotte, cette femme qui a su endurer les pires épreuves de la vie et qui a toujours réussi à avancer. J’ai été très touchée par son histoire. Elle incarne parfaitement ces femmes du siècle dernier que la vie avait façonnée pour être résistantes, courageuses et nobles.
Jo, elle, est plus sensible mais pas moins touchante. Plus fragile d’apparence que son ainée, Jo est avant tout déstabilisée par l’annonce de ses problèmes de santé et la possibilité de partir trop tôt. Derrière cette insécurité, Jo est en fait une jeune femme généreuse, affable, franche, douce, drôle et bienveillante.
En arrière-plan, il y a aussi deux autres personnages que j’ai adorés : Curtis et Norma. Les liens qu’ils vont nouer avec Charlotte et la force de leur amitié est vraiment belle, surtout lorsque l’on se replace dans le contexte historique et les préjugés persistants de l’époque liés à la couleur de peau.
Bref, cette lecture rejoint ma liste de coups de cœur et je vous invite à vous plonger dans l’histoire de La femme au manteau violet sans plus tarder. En cette période de confinement obligatoire, elle vous apportera une juste dose d’évasion et de douceur.
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