Celles qui restent - Samuelle BARBIER
Contemporain
Hugo Roman
190 pages
2020
RESUME :
« Celles qui restent est une histoire de sœurs. De femmes. De liens si puissants que les rompre bouleverse tout.
Clara est l'aînée, la sage, l'exemple à suivre. Celle qui fait tout comme il se doit, quitte à grincer des dents en se forçant à sourire.
Constance est la cadette. Si discrète, qu'on en oublie qu'elle existe... jusqu'à ce qu'elle décide de cesser d'exister en se jetant du haut d'un pont.
Lucy est la benjamine. Celle qui rit trop fort, parle trop fort, vit trop fort. Parce qu'elle a peur qu'on l'oublie.
Mais il y a aussi Marielle, qui elle, n'a ni sœur, ni frère, ni enfant, tout juste un vieux chien obèse. Celle qui a consacré sa vie aux autres pensait arriver au bout de son chemin dans l'indifférence, jusqu'à ce qu'un ange vêtu d'un manteau rouge se jette d'un pont, juste devant elle, et remette tout en question. »
MON AVIS :
Avant toute chose, je tiens à remercier les éditions Hugo Publishing et Net Galley France pour m’avoir donné l’opportunité de découvrir cette sublime histoire.
Clara, Constance et Lucy ont toujours été très proches. Depuis l’enfance, elles sont inséparables et se sont toujours soutenues en toutes circonstances. Une relation devenue encore plus fusionnelle après le décès de leur mère.
Alors comment Constance a –t-elle pu commettre un acte aussi égoïste et abominable que le suicide ? Qu’est-ce qui a bien pu la pousser à agir ainsi sans en parler à ses sœurs ? Ses sœurs qui aujourd’hui se retrouvent amputées d’une partie de leurs cœurs et de leurs âmes et qui vont devoir apprendre à vivre sans elle.
Mais la disparition de Constance ne va pas ébranler que sa famille, elle va aussi remettre en question l’existence de Marielle, cette infirmière à la retraite veuve, sans enfant, avec seulement son chien obèse qui a consacré sa vie à aider les autres et s’est retrouvée impuissante face à l’ange blond qui a sauté du pont près de chez elle.
Ce deuxième roman signé Samuelle Barbier est une petite pépite comme on en trouve peu. Même si j’ai souvent des coups de cœur lecture, j’en ai rarement d’aussi intense. Le dernier remonte à ma lecture de Mille Baisers pour un garçon de Tillie Cole que j’ai lu il y a maintenant quatre ans.
Encore sous le coup de mes émotions, je peine à trouver mes mots pour vous parler de ce livre. Celles qui restent est une histoire tout simplement bouleversante qui traite du deuil d’un être cher avec beaucoup de douceur.
Bien que j’aie aimé son premier roman, La sirène et le scaphandrier, cette deuxième histoire bien différente la surpasse largement. Le style de l’autrice a, je trouve, gagné en maturité et sensibilité. Peut-être est-ce dû au sujet traité dans cette histoire ou peut-être pas je ne sais pas. Dans tous les cas, la plume de l’autrice est tout simplement sublime et émouvante. C’est au travers de nombreuses larmes que j’ai lu cette histoire presque d’une traite. Des larmes de tristesse et de douleur mais aussi des larmes de joie. En bref beaucoup d’émotions.
Si vous êtes amateur de roman contemporain de style feel good, celui-ci ne sera pas sans vous rappeler ceux d’autres autrices françaises comme Virginie Grimaldi, Marie Vareille ou Agnès Martin-Lugand, des références en la matière à qui Samuelle Barbier n’a rien à envier.
Clara, Constance, Lucy et Marielle sont des femmes toutes plus attachantes les unes que les autres. Quatre femmes différentes mais toutes touchantes. Clara est l’aînée. Depuis l’enfance, elle a toujours pris soin de ses deux sœurs remplaçant une mère absente et dépressive. Elle se montre aimante et fait tout pour contenter tout le monde au risque de s’oublier dans l’équation. Constance, elle, est la cadette, la discrète, celle du milieu que l’on a parfois tendance à oublier ou à négliger et qui va se rappeler au bon souvenir de son entourage en se suicidant. Même si on se doute rapidement des raisons de son acte, découvrir la vérité nous bouleverse un peu plus. Et puis il y a Lucy. Elle est à l’opposé de ses deux sœurs. Là où Constance et Clara sont sages et posées, Lucy, elle est plus excentrique. Et enfin, Marielle. Marielle c’est celle qui était là au mauvais moment et a été témoin des derniers instants de vie de Constance. Même si elle n’a aucun lien avec les sœurs Moray, elle va aussi voir son existence bouleversée par le geste de Constance. Quatre femmes, quatre tempéraments et une seule et même histoire que chacun vit à sa façon avec ses forces et ses faiblesses.
Pour son deuxième roman, l’autrice n’a pas choisi la facilité mais un thème compliqué qui peut aussi être source de controverse mais que, selon moi, elle a su aborder avec brio. Je vous recommande cette lecture à 200%.
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