Pour l'amour de Lauren - Karine LEBERT

Contemporain

Presses de la Cité

416 pages

2019

RESUME :

« Au nom de la vérité, Gemma, New-Yorkaise, a fait voler en éclats son quotidien trépidant de femme d'affaires. Sous le charme de la Normandie, elle part depuis Honfleur sur les traces de son aïeule, Philippine, cinquante ans après, grâce à ceux qui l'ont connue. Par amour, celle-ci a tout quitté, sa famille, sa Normandie. Pour Ethan, un beau GI rencontré à l'été 1944, Philippine a rejoint sa belle-famille en Louisiane. Passé le choc de la découverte du Nouveau Monde, le bonheur s'offrira-t-il à la jeune exilée, mariée, enceinte, loin des traditions de son pays natal ?

Gemma veut savoir : quelle était la vie de Philippine, là-bas, à La Nouvelle-Orléans ? Pourquoi est-elle rentrée en France ? Seule ?...»

MON AVIS :

Avant de commencer cette chronique, je tiens tout particulièrement à remercier les éditions Presse de la Cité et Net Galley France pour m’avoir permis de lire ce roman.

Après ma frustration à la fin du premier tome, Les amants de l’été 44, et les nombreuses questions sans réponse que j’avais, j’étais impatiente de pour voir me plonger dans cette suite. Une suite largement à la hauteur de mes attentes pour laquelle je frôle le gros coup de cœur.

Bien décidée à découvrir la vérité sur la vie de Philippine, sa grand-mère maternelle, Gemma s’envole pour la Nouvelle-Orléans. Elle a cœur de comprendre pourquoi après s’être exilée aux Etats-Unis pour suivre son mari contre l’avis de tous, cette dernière est rentrée dans son pays natal quelques années plus tard, seule, sans sa petite fille Lauren, la mère de Gemma. Qu’est-ce qui a bien pu la pousser à tout abandonner ?

A force de recherches et de témoignages recueillis par des personnes qui ont connu Philippine, Gemma reconstitue progressivement la vie de son aïeule. Mais parfois remuer le passé et déterrer les secrets peut être à double tranchant. Gemma est-elle prête à découvrir et vivre avec la vérité ?

Si comme moi vous avez lu le premier tome sans savoir qu’il ne s’agissait pas d’un one shot, vous avez dû être frustrés par toutes les questions restées sans réponse au moment du point final. Je vous rassure ce deuxième tome tient toutes ses promesses et nous délivre de toutes nos interrogations.

Ayant lu le premier roman il y a quelques mois, j’ai apprécié que l’auteure glisse quelques rappels des faits pour nous remettre dans l’histoire. Des rappels qui pourront déranger les lecteurs qui enchainent les deux livres à la suite mais qui pour moi ont été salutaires et indispensables.

Entre Louisiane et Normandie, après-guerre et année 2000, l’histoire nous transporte à travers les lieux et les époques en alternant les points de vue de Gemma et de son aïeule, Philippine. Captivée par les récits de chacune des deux femmes, j’ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre. Déjà fluide, addictive et mystérieuse dans le livre précédent, la plume de Karine Lebert est également émouvante et surprenante, notamment en ce qui concerne l’histoire de Philippine. Je n’avais pas une seule seconde imaginé son dénouement et n’en ai été que plus ravie et touchée.

Comme pour le premier tome, ce sont les passages narrés par Philippine qui m’ont le plus émus. Le rêve américain se révèle finalement plus proche du cauchemar que du songe doux et enchanteur. Loin de son pays natal et de ses traditions, la jeune française va découvrir la barrière de la langue, le racisme, l’apartheid entre noirs et blancs mais aussi la solitude et l’isolement. Elle va aller de désillusions en déconvenues, prendre conscience de sa naïveté et de ses erreurs. L’homme dont elle est tombée amoureuse va dévoiler sa vraie nature, une nature qu’elle était loin de soupçonner et qui au fil du temps va devenir de plus en plus difficile à gérer. Chaque chapitre se révèle un peu plus dur à lire que le précédent. On déchante en même temps que la jeune femme, on souffre avec elle. Ses échanges épistolaires avec les autres war brides nous plongent dans la réalité de leurs vies respectives et nous offrent le revers de la médaille. La parenthèse enchantée des débuts est finalement bien loin.

Gemma, quant à elle, se montre toujours aussi forte et déterminée que dans le premier livre. Sa soif de vérité la pousse toujours plus loin dans son enquête. Elle aura aussi permis à la jeune femme de prendre conscience de ses véritables envies et de revoir ses priorités. A l’instar de son aïeule cinquante ans plus tôt, elle fait preuve de beaucoup de courage et de force de caractère.

Finalement, à travers cette dilogie, Karine Lebert nous dresse le portrait croisé de deux jeunes femmes aussi fortes et courageuses l’une que l’autre qui des battent chacune pour un avenir meilleur.

En refermant ce livre, j’ai toujours autant envie de découvrir la Normandie mais aussi les terres louisianaises. Même si le portrait dressé de la Louisiane n’est pas toujours des plus flatteurs, j’aimerais avoir un jour l’opportunité d’y aller.

Passée ma frustration à l’issue du premier tome, je suis complètement conquise par la lecture de cette saga que je vous recommande chaudement.

#KarineLebert #PressesdelaCité #NetGalleyFrance