La vraie vie - Adeline DIEUDONNE

Drame

Le Livre de Poche

213 pages

2020

RESUME :

« C'est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est un chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu'au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.

Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l'autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l'existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l'espoir fou que tout s'arrange un jour.»

MON AVIS :

Ce premier roman signé Adeline Dieudonné a reçu de nombreux prix et suscité l’enthousiasme de son lectorat. Un enthousiasme que malheureusement je ne partage pas…

Un pavillon de banlieue dans un quartier quelconque. Une famille type : deux parents et leurs deux enfants, une fille de dix ans, la narratrice et un jeune garçon de six ans, Gilles. Une famille en apparence heureuse. Mais derrière les portes se cachent une toute autre vérité. Chasseur de gros gibier et d’espèces animales en danger, le père est en réalité un homme tyrannique qui aime bien plus ses trophées de chasse que ses enfants. Une violence qui peu à peu se répercute sur chacun de ses membres et notamment sur le jeune Gilles qui après une expérience traumatisante va se renfermer sur lui-même et perdre la joie de vivre et l’insouciance de l’enfant qu’il est. Mais sa sœur bien décidée à lui redonner le sourire et ce, malgré son jeune âge est prête à tout pour cela. Vraiment prête à tout…

C’est sur les conseils d’une collègue qui me l’a prêté en me disant « Tu vas n’en faire qu’une bouchée dont tu me diras des nouvelles » que je me suis lancée dans cette lecture. C’est confiante que j’ai commencé cette lecture. Pour autant je la referme sur une note douce-amère. Clairement, je ne m’attendais pas à ce genre d’histoire à la lecture de sa quatrième de couverture. Je me doutais qu’elle serait sombre et glauque mais là je vous avoue que ce qui me dérange le plus, c’est que je n’en ai pas trop compris l’intérêt. Je ne peux nier que je n’en ai fait qu’une bouchée et que je l’ai lu en un après midi. Mais je crois que cela tenait plus à l’envie d’achever ce livre que pour son contenu. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai détesté, ce serait un terme trop fort mais je reste perplexe même à l’heure où j’écris cet avis, plusieurs jours après l’avoir achevé. Je crois que je suis simplement passé à côté.

La noirceur de l’histoire monte crescendo. Même si dès le départ une scène violente vient alimenter le scénario, on continue à garder le sourire. Mais pas pour longtemps. Plus les chapitres s’enchainent et plus ce dernier s’efface pour laisser place à une impression malsaine et un certain mal être.

L’histoire se lit facilement mais pour autant j’ai trouvé que le style était en parfait décalage avec l’âge de la narratrice. Alors qu’elle n’est qu’une enfant, à peine une pré-adolescente, elle utilise un vocabulaire en parfait désaccord avec son âge. Le style est trop emprunté et rempli de mots pompeux pour à mon sens être crédible. L’histoire m’a elle aussi parue un peu brouillonne par moments. Au-delà de cet aspect (qui m’a quand même pas mal bloqué), j’ai moyennement apprécié le côté sombre et dérangeant de l’histoire. Le harcèlement moral au cœur du scénario est un thème intéressant qui ajoute un peu d’angoisse et de piment mais qui ne m’a pas pleinement convaincu dans sa mise en œuvre.

Les personnages ne sont pas particulièrement attachants et plutôt caricaturaux.

En bref, une lecture rapide mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable et loin du coup de cœur que l’on m’avait prédit. Dommage !