La vie rêvée des chaussettes orphelines - Marie VAREILLE
Contemporain
Charleston
400 pages
2019
RESUME :
« En apparence, Alice va très bien (ou presque). En réalité, elle ne dort plus sans somnifères, souffre de troubles obsessionnels compulsifs et collectionne les crises d'angoisse à l'idée que le drame qu'elle a si profondément enfoui quelques années plus tôt refasse surface. Américaine fraîchement débarquée à Paris, elle n'a qu'un objectif : repartir à zéro et se reconstruire. Elle accepte alors de travailler dans une start-up dirigée par un jeune PDG fantasque dont le projet se révèle pour le moins... étonnant : il veut réunir les chaussettes dépareillées de par le monde. La jeune femme ne s'en doute pas encore, mais les rencontres qu'elle va faire dans cette ville inconnue vont bouleverser sa vie. Devenue experte dans l'art de mettre des barrières entre elle et les autres, jusqu'à quand Alice arrivera-t-elle à dissimuler son passé ? »
mon avis :
Quel plaisir de retrouver la plume de Marie Vareille dans ce nouveau roman contemporain ! Cette histoire est touchante, drôle, émouvante et inattendue. Bref, c’est un gros coup de cœur pour moi !
Depuis quelques années, le quotidien d’Alice, jeune trentenaire franco-américaine, est rythmé par des insomnies, des troubles obsessionnels compulsifs et des crises d’angoisse à répétition. Victime d’un terrible drame, elle a perdu toute confiance en elle et essaie désespérément d’oublier le passé. Mais tout le lui rappelle sans cesse. Alors pour se reconstruire et repartir de zéro, Alice a tout plaqué pour s’installer à Paris, la ville qui la fait rêver depuis toute petite. Avec son chat David, elle s’installe dans un petit appartement parisien. Après quelques déboires, elle finit même par trouver un job dans une nouvelle start-up au concept des plus originaux : réunir toutes les chaussettes orphelines à travers le monde pour leur donner une seconde vie. Un projet loufoque auquel Alice a bien du mal à croire mais qui risque pourtant de bouleverser sa vie et de faire tomber les barrières qu’elle a dressé autour d’elle depuis plusieurs années.
Adepte de romances et de romans policiers depuis des années, j’affectionne de plus en plus les romans dits « feel good » ou « optimistes », ceux qui nous mettent du baume au cœur et nous font relativiser. Ce courant littéraire étant plutôt en vogue en ce moment, bon nombre de romans de ce genre fleurissent dans les rayons des librairies. Ils se multiplient oui ; mais ils ne sont pas tous de qualité pour autant. Pour moi, l’auteure incontournable de ce genre est sans aucun doute Virginie Grimaldi. Elle est selon moi, celle qui maitrise le mieux ce style. Enfin… elle était : car aujourd’hui, vous pouvez désormais compter Marie Vareille dans les rangs des auteures à ne pas louper. J’ai été subjuguée par ce roman. Il réunit tout ce que j’aime : de la beauté, du romantisme, de l’amour, de l’amitié, de l’émotion, de l’humour, de la douceur, des surprises…
Dès les premières lignes, on comprend que le personnage d’Alice, l’héroïne de ce roman, va nous bouleverser comme jamais. Mais on a beau s’y attendre, savoir que nos émotions vont nous submerger, on ne voit pas le moment où le raz de marée survient. Tout au long du texte, l’alternance entre le présent d’Alice et les fragments de son passé à travers les pages de son journal intime joue avec nos sentiments : on rit, on pleure, on grogne, on s’indigne… bref nos émotions sont multiples. Pourtant, elles ne sont rien comparées à celles que l’on ressent sur la fin du roman. Comme je le disais, à ce moment-là, c’est un véritable tsunami qui nous tombe dessus. Notre cœur se serre, se gonfle de bonheur, pleure de chagrin…tout ça en quelques pages.
Alice est une jeune femme fragilisée par la vie et par un drame dont on ne connait pas le teneur mais que l’on devine très traumatisant. Une fragilité qu’elle tente de masquer derrière sa discrétion et son besoin de contrôle. Elle souffre de stress post-traumatique. On s’attache très vite à elle, on a envie de la protéger ou devrais-je dire de les protéger ?! Car dans cette histoire, on ne découvre pas une mais deux Alice : celle d’avant la tragédie et celle d’après. Elles sont très différentes l’une de l’autre et pourtant tout aussi touchantes, avec chacune leurs forces et leurs faiblesses.
Si Alice est l’héroïne de cette histoire, de nombreux personnages secondaires gravitent autour d’elle. Eux aussi réussissent chacun à nous émouvoir chacun à leur manière : de Saranya, la jeune indienne volubile à Victoire, la geek qui n’a aucun tact ou encore Chris et sa lutte permanente contre la médiocrité, tous nous font rire ou sourire. Ils apportent une touche d’éclat, de légèreté et de pétillance au scénario.
A la fin du livre, l’auteure remercie ses lecteurs « d’avoir lu les élucubrations de (son) cerveau fantasque ». Franchement, entre nous, des élucubrations comme celle-ci, elle peut en avoir tous les jours. Qu’elle n’hésite surtout pas ! Ce roman est une petite pépite que je ne peux que vous conseiller de lire sans tarder ! Lancez-vous les yeux fermés, vous ne serez pas déçu(e)s !
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