La chambre des merveilles - Julien SANDREL
Contemporain
Calmann Levy
272 pages
2018
RESUME :
« Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part, fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet.
Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis. En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de toutes ses « merveilles », c’est-à-dire les expériences qu’il aimerait vivre au cours de sa vie.
Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut–être que ça l’aidera à revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait.
Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans… »
MON AVIS :
Depuis quelques semaines, je voyais souvent passer ce roman dans mes lectures recommandées par les différents sites marchands. Alors en vue du prochain salon Saint Maur en Poche où l’auteur sera présent, j’ai franchi le pas. Et je peux vous dire que je n’ai fait qu’une bouchée de cette histoire tout aussi triste que belle.
Alors qu’ils se rendent au traditionnel brunch mensuel avec mamie Odette, le trajet qui sépare Thelma et Louis de leur destination tourne au drame. En colère contre sa mère qui ne l’écoute pas et préfère être au téléphone avec son boss alors qu’elle n’est pas censée travailler ce weekend, Louis s’éloigne sur son skateboard à toute allure. Mais déséquilibré par la vitesse, il tombe sur la chaussée et se fait percuter par un camion.
Le pronostic vital de Louis est engagé. Il est plongé dans le coma et les premiers examens sont alarmants. Le diagnostic est sans appel : si d’ici un mois, rien n’évolue, il faudra prendre la décision qui s’impose.
Désespérée, Thelma quitte l’hôpital et se réfugie dans la chambre de son fils. C’est alors qu’elle découvre, caché sous le matelas de Louis, un petit carnet dans lequel il a dressé une liste non exhaustive des choses qu’il aimerait faire dans sa vie : visiter Tokyo, rencontrer Maitre Gims, faire un stage de foot… Thelma prend la décision de les accomplir à la place de Louis et de filmer et enregistrer chacune de ses expériences. Elle espère ainsi, redonner à Louis le goût de la vie et l’envie de se battre.
Avec ce premier roman, Julien Sandrel nous livre une histoire forte et très riche en émotions. Malgré la difficulté du sujet abordé, il réussit à nous faire vibrer. Sa plume est sensible, juste, délicate. De la première à la dernière ligne, il nous fait vivre des montagnes russes émotionnelles. Les sentiments s’enchaînent, se juxtaposent, se confondent. Aucun répit ne nous est accordé et on passe du rire aux larmes en quelques secondes.
Au fur et à mesure que les chapitres défilent, le stress monte. On angoisse rien qu’à l’idée de penser à la possible issue fatale du roman. On espère avoir notre happy end tout en craignant que justement ce soit la solution de facilité pour l’auteur. Du coup, on enchaîne les chapitres les uns après les autres avides de connaitre le dénouement. Si je ne peux nier le côté addictif de cette histoire, il y a tout de même un point qui m’a dérangé et qui m’empêche de lui attribuer une meilleure note. Ce qui m’a gêné c’est le comportement de Thelma. Je suis partagée entre le bonheur et l’admiration de voir cette mère se battre pour donner envie à son fils de se battre et l’incompréhension de ne pas la voir à son chevet 100% de son temps. Le choix qu’a fait l’auteur est à double tranchant : il pourra soit vous faire adorer soit détester ce roman. Pour ma part, la balance penche plus vers l’aspect positif même si elle a de temps en temps pu basculer dans le sens inverse.
J’ai aimé l’évolution de la relation entre Thelma et sa mère, Odette. De tendue voire quasi inexistante, elle devient complice et indispensable. La façon dont les liens se resserrent entre elles au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire est juste touchante. Mais au-delà de la relation entre Thelma et Odette, j’ai aussi succombé au charme des personnages secondaires de l’histoire : Charlotte, l’infirmière sosie de Sophie Davant, Edgar, l’entraineur de foot de Louis et Isadora, la fille de ce dernier. Chacun apporte un peu de lumière dans l’existence de Thelma ainsi que de la légèreté au scénario.
Maintenant que j’ai terminé ce roman, je peux vous confirmer que sa renommée n’est pas feinte. Si vous n’êtes pas encore entré dans La chambre des Merveilles, je vous conseille vivement de vous y rendre sans tarder. Vous ressortirez, certes, bouleversés par cette lecture, mais aussi conquis par l’univers de son auteur.
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