Cueilleuse de thé - Jeanne-Marie SAUVAGE-AVIT

Contemporain

Charleston

400 pages

2017

RESUME :

« A 20 ans, Shemlaheila travaille dans une plantation de thé au Sri Lanka, sous la direction de l'horrible contremaître Datu Guemi.

Suite au décès de sa mère, la protégée du responsable de la plantation, la jeune femme décide de s'enfuir. Son projet ? Aller en Grande-Bretagne d'abord, pour apprendre à parler anglais et pouvoir revenir ensuite à la plantation comme vendeuse.

Mais le chemin est rude pour parvenir à ses rêves...

Du Sri Lanka à Londres, à la découverte d'un pays complètement différent du sien, Shemla va découvrir une autre culture, d'autres personnes, et surtout d'autres envies.

La cueilleuse de thé qu'elle a toujours été choisira-t-elle de revenir au pays, ou de se créer une nouvelle vie ?»

MON AVIS :

Je profite de ce mois de décembre où peu de sorties retiennent mon intérêt pour vider un peu ma PAL. Pour ma première lecture j’ai choisi de découvrir ce roman qui a reçu le Prix du Livre Romantique Charleston l’an dernier. Une lecture qui s’annonçait poétique, passionnée, sensible.

Jeune femme indienne de 20 ans, Shemlaheila travaille comme cueilleuse de thé dans une plantation sri-lankaise. Au décès de sa mère, elle prend une grande décision : celle de s’enfuir. Jusque-là protégée grâce à la relation qui unissait sa mère au responsable de la plantation, Shemlaheila sait que son statut d’ « intouchable » va changer et que l’horrible contremaître Datu-Guemi va tout faire pour en profiter. La seule solution qui s’offre donc pour elle est de partir. Elle rêve d’aller en Angleterre pour apprendre la comptabilité et le métier de vendeuse.

Avec pour seul bagage, un sac à dos contenant quelques vêtements et son dictionnaire hindi-anglais, Shamlaheila se lance à la conquête de ses rêves et entreprend un long voyage vers l’Angleterre. Mais une fois sur place, elle se rend compte que la route à parcourir est encore longue pour atteindre son but. Parviendra-t-elle à réaliser ses rêves ? Réussira-t-elle à s’intégrer dans ce pays inconnu aux codes si différents du sien ?

Je viens de finir ce livre et j’avoue que je ne sais pas trop quoi en penser. J’ai aimé suivre l’histoire de Shemlaheila sans pour autant être transportée. Tout d’abord, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire et à identifier tous les personnages. Entre les indiens et sri-lankais aux noms imprononçables et parfois identifier par leur statut plutôt que par leurs noms et les nombreux personnages de nationalité anglaise, je me suis un peu perdue. Il m’a fallu atteindre la moitié du roman pour bien tous les cerner et véritablement entrer dans le cœur de l’histoire.

J’ai aussi été dérangée par la chronologie ou plutôt son absence. Impossible pour moi de savoir combien de temps se déroule entre chaque chapitre. J’ai parfois eu le sentiment qu’il s’écoulait des semaines voire des mois quand, en réalité, il ne se passait que quelques jours. J’ai finalement compris sur la fin, que l’histoire de ce roman se déroulait sur deux ans mais l’absence de marqueurs clairs au cours de ma lecture m’a perturbé à plusieurs reprises. Voilà ce qu’il en est de mon ressenti pour la partie écriture.

En revanche, j’ai beaucoup aimé les thèmes évoqués dans ce livre. Sous couvert d’une histoire romancée, l’auteure aborde des thèmes difficiles tels que l’esclavagisme moderne, l’abus sexuel ou l’immigration. Des sujets forts et sensibles traités avec justesse et délicatesse. J’ai aussi beaucoup aimé le personnage de Shemlaheila, une jeune femme qui se bat pour atteindre ses objectifs et qui ne baisse jamais les bras. Sa naïveté et sa candeur sont touchantes. Sa sagesse est rare pour son jeune âge. On se prend d’affection pour elle, on a envie qu’elle réussisse à réaliser ses rêves. Tour à tour, on la plaint et on l’admire. Il n’y a que sur la fin que son comportement m’a déçu. Si je l’ai compris, je l’ai trouvé en contradiction avec le discours bouddhiste pacifique qu’elle clame tout au long de l’histoire. Je vous laisse lire ce roman pour découvrir ce qu’il en est.

Parmi les personnages secondaires, nombreux sont ceux que l’on déteste à commencer par Datu-Guemi, le contremaître de la plantation théière ou encore Georgia Rosay, la patronne de Shemlaheila à Londres. A contrario, on s’attache à d’autres comme par exemple Pokoyanura ou Mohanty, deux autres cueilleuses de thé.

Pour résumer je dirai que j’ai aimé le fond sans apprécier complètement la forme. Mon bilan lecture est donc mitigé. Toutefois, si vous recherchez une histoire à la fois douce, touchante et poignante, n’hésitez pas à vous lancer dans cette lecture. Car même si je ne l’ai pas aimé autant que j’aurais voulu, je suis contente d’avoir lu ce roman.

#JeanneMarieSauvageAvit #Charleston