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De battre la chamade - Sophie TAL-MEN
Contemporain
Albin Michel
304 pages
2018
RESUME :
" En commençant son internat de médecine à Brest, Marie-Lou est très vite happée par le tumulte de l'hôpital. Un concentré d'humanité où les rencontres, les émotions, les disparitions aussi, font grandir, mûrir. Plus qu'un apprentissage, c'est une prise de conscience, sur soi et sur le monde. C'est là que bat le cœur de la vie. Côté sentimental, les choses ne sont pas moins compliquées... Comment retenir l'instable et insaisissable Matthieu dans ses filets ? Lui qui a dû mettre la médecine entre parenthèses pour retrouver son père disparu ?
On retrouve l'énergie et la fraîcheur de l'auteur des Yeux couleur de pluie et de Entre mes doigts coule le sable dans ce roman du quotidien mouvementé de Marie-Lou et Matthieu. Un chassé-croisé amoureux sans répit, un portrait sans fard du monde hospitalier, des histoires d'amitié, beaucoup de résilience pour une vraie surprise. "
mon avis :
Les aventures de Marie-Lou et Matthieu viennent de prendre fin avec la lecture de ce troisième livre. Un troisième roman qui reprend les ingrédients des précédents : légèreté, humour, amour, monde hospitalier. Des ingrédients qui une fois de plus fonctionnent bien ensemble et nous offrent une belle conclusion à cette trilogie.
Après plusieurs hésitations, Matthieu est finalement parti à la Réunion pour retrouver son père et enfin obtenir les réponses aux questions qui le rongent et l’empêchent de s’épanouir complètement.
De son côté, Marie-Lou commence un nouveau stage en neurologie à l’hôpital de Quimper et découvre les joies de la vie à l’internat.
Pour ainsi dire, chacun poursuit sa vie de son côté. D’autant qu’entre Marie-Lou et Matthieu, la communication est toujours aussi compliquée. Bref, leur relation est loin d’être un long fleuve tranquille. Et nos deux jeunes internes ne sont pas au bout de leurs surprises.
Ce troisième tome est aussi addictif et rapide à lire que les précédents. Toutefois, je n’ai pas eu de gros coup de cœur. Si je l’ai nettement préféré au second, le premier reste et restera mon préféré des trois.
Bien que l’histoire soit belle et très agréable, j’ai eu quelques difficultés avec la chronologie de l’histoire. A l’instar du précédent, je me suis parfois perdue dans ce récit à trois voix. Tout n’est pas toujours très clair et j’ai parfois buté dans ma lecture. Entre les jours, les semaines, les mois qui défilent, les retours dans le passé et le décalage entre le point de vue de Matthieu et celui de Marie-Lou, notamment quand elle est à Quimper et lui à La Réunion, je me suis parfois embrouillé.
Le monde hospitalier, bien qu’il constitue la toile de fond du roman, est aussi moins prononcé. Même si on suit quotidiennement Marie-Lou dans sa vie d’interne, le récit s’embourbe moins dans les termes techniques et compliqués. Il reste accessible à tous contrairement au précédent dont certains passages étaient pour moi vraiment trop pointus.
Le personnage de Matthieu est aussi un peu remonté dans mon estime. Même si son instabilité et sa tendance à disparaitre sans prévenir m’ont dérangé, je l’ai quand même trouvé moins désagréable que dans le deuxième livre. Je salue aussi la force de caractère de Marie-Lou. Il faut avoir un sacré tempérament pour supporter le caractère insaisissable du marin. Personnellement, je ne pourrai pas. Vivre dans l’incertitude et le doute est au-dessus de mes forces. J’admire donc d’autant plus notre jeune interne capable de le faire.
J’ai aussi beaucoup aimé suivre les personnages secondaires. En découvrir de nouveaux comme Yann et le Dr Breton et en retrouver d’autres, Farah et Bertrand. Les histoires de Yann et Farah, bien que très différentes, ont titillé ma corde sensible et m’ont touché chacune à leur manière. Et puis j’ai adoré le Dr Breton, ce professeur en neurologie, anxieux et un peu toqué qui mange du papier et des boules de coton. Il est la touche farfelue et exotique du récit qui nous fait sourire à chacune de ses apparitions.
En résumé, Battre la chamade offre une un belle fin à cette trilogie. Une fin pleine d’émotions aussi complémentaires que parfois contradictoires. Un triptyque que je vous conseille de lire si vous recherchez de belles histoires simples, envoûtantes, passionnantes et légères.
