La Vallée des oranges - Béatrice COURTOT
Sentimental
Charleston
240 pages
2018
RESUME :
« Marseille, 2016 En démontant le faux plafond d'un hôtel en travaux, un ouvrier tombe sur une boîte en fer rouillée contenant les souvenirs d'une vieille dame. Magdalena. Mais que se cache-t-il derrière cette photo de mariage ? Son arrière-petite-fille, tenancière du Café de l'Ensaïmada, une institution culinaire à Paris, décide alors de partir à la recherche de ses origines majorquines qu'elle ignorait jusqu'alors. Elle quitte son quotidien épuisant pour la douceur et le farniente méditerranéens. Dès son arrivée sur l'île, Anaïs va réveiller des secrets de famille cachés depuis des générations. Mais la tâche ne s'avère pas si facile. Miquel, le nouveau propriétaire de l'orangeraie qui appartenait à son aïeule, ne se montre pas du tout coopérant.
Majorque, 1935. Magdalena, jeune pâtissière, confectionne chaque jour des ensaïmadas, ces brioches majorquines entortillées et saupoudrées de sucre glace. Très vite, la guerre civile espagnole frappe aux portes de son village qui devient le théâtre d'affrontements sanglants et de drames familiaux. Au péril de sa vie, Magdalena s'engage alors dans la résistance, avant de devoir s'enfuir vers la France»
MON AVIS :
Complètement sous le charme de l’histoire d’Anaïs et de son aïeule, Magdalena. Je me suis laissé transporter de Marseille à Majorque, de la guerre civile espagnole à nos jours jusqu’à ne plus pouvoir lâcher cette histoire. C’est un petit coup de cœur pour ce premier roman de Béatrice Courtot.
Marseille, 2016. Alors qu’il travaille sur le chantier de rénovation d’un hôtel prestigieux, un ouvrier découvre une boite remplie de vieux souvenirs dans un des faux plafonds. Après recherches, il retrouve la trace de l’arrière-petite-fille de la propriétaire et lui remet le coffret. Intriguée par ce qu’elle découvre à l’intérieur, Anaïs décide de partir à la découverte du passé de cette arrière-grand-mère, Magdalena, qu’elle a tant aimé et qui lui manque encore énormément aujourd’hui. Sur les traces de ce passé secret, Anaïs va faire la connaissance de Miquel, nouveau propriétaire de l’orangeraie où Magdalena a grandi, qui ne voit pas d’un très bon œil l’arrivée d’une étrangère sur ses terres.
Majorque, 1934. Jeune pâtissière, Magdalena confectionne chaque jour des ensaïmadas, ces petites brioches tressées symboles de l’île et vit des jours heureux avec son père et ses amis. Mais très vite, la guerre civile frappe et le bonheur de Magdalena s’effrite jusqu’à ce qu’elle soit contrainte de fuir sa terre natale pour la France.
Ce roman se construit autour des recherches d’Anaïs sur la passé de Magdalena. On y suit leur évolution mais aussi son quotidien entre Paris et Majorque. Chaque nouvelle découverte faite par Anaïs nous en apprend plus sur le personnage et la vie de Magdalena, sa jeunesse majorquine, son combat pendant la guerre, sa fuite vers la France. Le récit alterne entre moments passés et présents pour nous offrir une histoire touchante et très complète.
J’ai aimé suivre les tranches de vie proposées de ces deux femmes. Tout d’abord, Anaïs qui va non seulement se lancer dans un travail d’archives mais aussi découvrir la quiétude de la vie insulaire. J’ai aimé sa relation avec Miquel ainsi que ses rencontres avec les locaux. Mais même si j’ai apprécié cette jeune femme, ce n’est rien comparé à l’admiration que j’ai ressentie pour son ancêtre. La force de caractère dont Magdalena fait preuve est émouvante. Malgré tous les obstacles qui se dressent sur sa route, elle reste droite et forte. J’ai aussi aimé son enthousiasme et sa façon de profiter des instants de bonheur qui s’offrent à elle.
L’histoire de La Vallée des oranges nous transporte au cœur de la guerre civile espagnole et des débuts de la dictature franquiste. A la fin du roman, l’auteure précise que tous les événements décrits sur cette période sont tirés de faits réels retranscrits le plus fidèlement possible. Ce travail de recherche ajoute de la légitimité à ce magnifique récit. En plus de ce caractère pur et authentique, la plume de Béatrice Courtot est douce, suave, envoûtante. Malgré la dureté de certains passages, la sincérité qui transparait dans l’écriture rend ce récit très harmonieux et beau.
De rires en sourires, de moments de tristesse en instants de stress, cette lecture nous embarque de la première à la dernière ligne. Entre roman historique et romance contemporaine, ce livre mérite amplement le prix qui lui a été décerné. Bref, je vous recommande chaudement cette lecture qui a été pour moi une belle découverte et un mini coup de cœur.