Un appartement à Paris - Guillaume MUSSO
Contemporain
XO Editions
484 pages
2017
RESUME :
« "L'art est un mensonge qui dit la vérité..."
Paris, un atelier d'artiste caché au fond d'une allée verdoyante. Madeline l'a loué pour s'y reposer et s'isoler. À la suite d'une méprise, cette jeune flic londonienne y voit débarquer Gaspard, un écrivain misanthrope venu des États-Unis pour écrire dans la solitude. Ces deux écorchés vifs sont contraints de cohabiter quelques jours. L'atelier a appartenu au célèbre peintre Sean Lorenz et respire encore sa passion des couleurs et de la lumière. Terrassé par l'assassinat de son petit garçon, Lorenz est mort un an auparavant, laissant derrière lui trois tableaux, aujourd’hui disparus. Fascinés par son génie, intrigués par son destin funeste, Madeline et Gaspard décident d'unir leurs forces afin de retrouver ces toiles réputées extraordinaires. Mais pour percer le véritable secret de Sean Lorenz, ils vont devoir affronter leurs propres démons dans une enquête tragique qui les changera à jamais. »
MON AVIS :
Enorme coup de cœur pour ce nouveau roman de Musso. En quelques lignes, je me suis retrouvée happée par l’histoire que j’ai été incapable de lâcher avant la fin.
Madeline Greene a besoin de souffler. Pour cela, elle a décidé de louer un magnifique appartement isolé dans Paris. Ancien atelier d’artiste, ce logement clair et verdoyant a toutes les qualités que Madeline recherche. Sauf que, surprise ! Suite à un bug informatique, elle a le déplaisir de voir débarquer Gaspard Coutances, un écrivain américain aussi sombre que désagréable.
Les deux vont donc devoir cohabiter. Très vite, ils vont se prendre d’admiration pour la vie de l’ancien propriétaire. Un artiste de renommée mondiale, Sean Lorenz, qui a connu la gloire avant de sombrer dans la déchéance artistique après l’assassinat de son fils. Mais avant de mourir, Sean Lorenz a laissé derrière lui, trois œuvres aujourd’hui introuvables.
Fascinés par le travail de l’artiste et intrigués par l’histoire de ces toiles, Madeline et Gaspard vont unir leurs forces pour les retrouver. Mais la quête ne sera pas aisée. Elle va les confronter à leurs propres difficultés et les conduire dans une traque à la fois tragique et bouleversante.
Fait nouveau pour un romande Musso, son personnage féminin principal n’est autre que Madeline Greene dont nous avions déjà suivi les aventures dans son précédent roman, L’appel de l’Ange paru en 2011. Si Musso a pour habitude de faire des clins d’œil à d’anciens protagonistes, il n’avait jusque-là jamais « recyclé » l’un de ses héros. Et c’est avec grand plaisir que l’on retrouve Madeline.
Hormis cette particularité, ce livre n’échappe pas aux habitudes de Musso. Au cours des péripéties de Madeline et Gaspard, on croise la route de Takumi, fleuriste et ancien collègue de Madeline, celle d’Anna, La fille de Brooklyn et de sa tante Angela. Mais il évoque aussi Arthur Costello de L’Instant Présent ou Jonathan Lempereur, le célèbre restaurateur déjà évoqué dans d’autres romans. C’est comme toujours avec joie que l’on se remémore ces personnages et leurs histoires.
Madeline est une femme fragilisée. Elle a traversée de nombreuses épreuves qui n’ont fait qu’entacher sa joie de vivre et sa force passée. Pourtant sa curiosité, son instinct de flic, son impertinence vont la pousser à passer outre sa fragilité pour partir à la découverte de la vérité.
Gaspard Coutances est un dramaturge taciturne, alcoolique, renfermé, exécrable et excédé. Il ne supporte rien ni personne. Il se complait dans sa solitude et son addiction pour la boisson. Même son travail, pourtant souvent couronné de succès, ne lui procure plus autant de plaisir qu’avant. Il sombre progressivement. Néanmoins, contre toute attente, il va trouver un nouveau souffle avec l’histoire de Sean Lorenz. C’est lui qui sera à l’initiative de l’enquête entreprise avec Madeline. A son contact, il va progressivement sortir la tête de l’eau et reprendre goût aux choses simples de la vie.
Comme toujours, l’écriture de Musso a ce petit quelque chose d’addictif, de tellement captivant qu’il est impossible de mettre sa lecture en standby (même pour dormir). Les chapitres courts, l’alternance de point de vue, les passages narrés par les protagonistes (Gaspard, Pénélope…) apportent leur dose de mystère et donnent du rythme au texte. Ils vous happent, vous transcendent au point de laisser tout le reste de côté. Son écriture m’a fait passer du rire aux larmes tout en me prenant aux tripes. J’avais hâte de découvrir le dénouement. J’ai ressenti de la peur, de l’angoisse mais aussi de la joie et de l’engouement. Bref, comme toujours, Musso a su créer une histoire prenante à la fin inattendue et inespérée.
Le plus dur maintenant ? Attendre l’an prochain pour découvrir son prochain roman. L’attente va être longue mais à chaque fois, elle en vaut largement le coup