Sharko & Hennebelle #1 (Le Syndrome E) - Franck THILLIEZ

Thriller

Pocket

430 pages

2012

RESUME :

« Une affaire étrange bouleverse l'été de Lucie Hennebelle, lieutenant de police à Lille où elle vit avec ses jumelles. Un de ses ex-petits amis a perdu la vue en visionnant un court métrage acheté au fils d'un collectionneur décédé. Un film muet, anonyme, mais surtout, un film à la mise en scène malsaine et au scénario énigmatique. Au même moment, le commissaire Franck Sharko, ancien de la Criminelle et analyste comportemental à l'OCRVP (Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes, Nanterre) suit un traitement par stimulations magnétiques au cerveau à cause d'une schizophrénie tenace. Il cède à l'appel du terrain à la demande de son supérieur et contre l'avis d'Eugénie, la petite fille imaginaire qui le suit depuis la mort de sa femme et de sa fille. Dans le Nord de la France, cinq corps d'hommes impossibles à identifier ont été retrouvés deux mètres sous terre. Mains coupées, dents et yeux arrachés, boîte crânienne tranchée, cerveau disparu, tous en état de décomposition avancé. Alors que Lucie découvre les horreurs que cache le film, un mystérieux Québécois l'informe par téléphone du lien ténu qui existe entre cette bobine et l'histoire des cinq corps. Une seule et même affaire grâce à laquelle Lucie et Sharko, si différents et pourtant si proches dans leur conception du métier, vont se rencontrer… Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada des années 1950, les deux équipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu baptisé le syndrome E. Un mal d'une réalité effrayante qui révèle que nous pourrions tous être capables du pire…. »

MON AVIS :

Une histoire aussi déroutante que sombre et addictive. Une très bonne lecture pour conclure ma parenthèse de lecture polar/thriller de cet été.

Après avoir visionné un court métrage amateur, l’un des ex petit ami de Lucie Hennebelle perd subitement la vue. Touchée par cette histoire mystérieuse, Lucie décide de faire quelques recherches et découvre que le film muet et anonyme au scénario énigmatique renferme des images cachées d’une extrême violence, cause de la cécité de son ex.

De son côté, le commissaire Sharko, analyste comportemental à l’OCRVP, retourne sur le terrain après la découverte d’un charnier renfermant cinq cadavres en décomposition avancée et mutilés : crânes découpés, cerveaux disparus, mains tranchées, énucléés et dents arrachées. Bref, cinq corps impossibles à identifier.

Aux prémices de son enquête, Lucie découvre un lien entre le mystérieux film et les cinq victimes. Ni une ni deux, elle entre en contact avec Sharko. Bien qu’ils ne se connaissent pas, ils vont devoir collaborer étroitement s’ils veulent résoudre cette sordide affaire.

Le Syndrome E n’est que le deuxième roman de l’auteur que je lis mais je sens que je vais très vite devenir fan de sa plume et de son univers. J’ai beaucoup aimé cette histoire dans laquelle je me suis vite retrouvée immergée. Ma seule erreur aura été de lire ce roman sans voir lu les précédents sur chacun des deux flics, avant leur rencontre. Si pour certains, ce ne serait pas dérangeant, moi je me suis posée beaucoup de questions sur leurs passés respectifs, leurs histoires personnelles, leurs parcours. Et ces questions ont quelque peu freiné ma lecture. Bien sûr, ceci n’a rien à voir avec le roman ou l’écriture de l’auteur, juste avec mon erreur de choix de lecture. Alors si je peux vous donner un conseil, ne faites pas la même erreur que moi ! Mais refermons cette parenthèse.

Pour en revenir au livre lui-même, l’écriture y est incisive, percutante, noire. Elle nous plonge dans un monde de ténèbres et d’horreurs. Toutefois, ces moments sombres sont compensés par d’autres plus légers. L’équilibre entre les deux est savamment dosé. Ainsi, on passe sans cesse d’un état de stress à un état de volupté et vice versa en quelques chapitres.

Des bidonvilles du Caire, en passant par le nord de la France et la région québécoise, ce roman nous transporte aux confins de la folie humaine des années 1950 à aujourd’hui. Une enquête internationale de haut vol qui allie suspense, noirceur, manipulation et science.

Avec ce roman, j’ai donc découvert deux personnages emblématiques de la bibliographie de Franck Thilliez : le commissaire Franck Sharko et le lieutenant Lucie Hennebelle. Deux personnages aussi différents que complémentaires avec une conception du métier de flic très proche. Lucie Hennebelle est intuitive, intelligente et téméraire. Elle n’hésite pas à prendre des risques et à parfois agir sans en référer à sa hiérarchie. Elle a le métier de flic dans la peau. Elle ne s’imagine pas vivre sans l’exercer. Mais elle a aussi du mal à concilier les exigences des enquêtes avec sa vie de famille. Cela lui donne une certaine fragilité en contraste avec la force dont elle fait preuve quand elle est en service.

A l’instar de Hennebelle, Franck Sharko est un flic impliqué et perspicace, qui joue souvent avec les frontières de la légalité et n’hésite pas à se mettre en danger. Mais il est aussi un homme névrosé qui semble souffrir de paranoïa depuis la disparition de sa famille. Malgré sa carrure de rugbyman et son côté un peu rustre et peu avenant, il y a quelque chose de touchant chez lui.

En bref, un livre vraiment addictif malgré mes quelques petits problèmes de compréhension. D’ailleurs pour me rattraper, je vais reprendre la série à ses débuts. Ma prochaine lecture d’un roman de l’auteur sera donc Train d’enfer pour ange rouge, le premier roman où Sharko fait son apparition.

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