Le diptyque du temps # 2 (Le Requiem des Abysses) - Maxime CHATTAM
Thriller
Albin Michel
464 pages
2011
RESUME :
« Pour oublier le criminel qui a terrorisé Paris lors de l’Exposition universelle de 1900 et se remettre de leurs aventures, l’écrivain Guy de Timée et Faustine, la belle catin, se sont réfugiés au château d’Elseneur dans le Vexin. Mais là, dans une ferme isolée, une famille est assassinée selon une mise en scène macabre, alors que l’ombre d’une créature étrange rode dans les champs environnants…
Guy, dans sa soif de comprendre le Mal, de le définir dans ses romans, replonge dans ses vieux démons, endossant à nouveau ce rôle de criminologue, qui le conduit peu à peu, comme un profiler avant la lettre, à dresser le portrait du monstre. Pendant ce temps, à Paris, les momies se réveillent, les médiums périssent étrangement et les rumeurs les plus folles se répandent dans les cercles occultes… »
MON AVIS :
Il y a quelques mois, jamais je n’aurais pensé lire un livre de Maxime Chattam par peur de récits traumatisants et sanglants. Et voilà que je viens de refermer mon troisième roman de l’auteur. Comme quoi, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Même si j’ai moins aimé cette histoire que les deux premières que j’ai lues, je suis tout de même satisfaite de ma lecture.
Après l’affaire du Léviatemps, Guy et Faustine sont partis se mettre au vert dans le Vexin dans le manoir de Maximilien Hencks, le grand chasseur que Guy a rencontré lors de sa traque de l’identité d’Hubris.
Guy profite du calme environnant pour se lancer dans l’écriture de son futur roman pendant que Faustine, elle, jouit des plaisirs de la nature et de la quiétude de la campagne.
Mais leur routine va être bouleversée quand une famille vivant non loin de là, dans une ferme isolée, est sauvagement assassinée. De suite, les instincts de profileur de Guy prennent le dessus. Il a besoin de comprendre comment de telles horreurs peuvent arriver. Et même s’il a promis à Faustine de ne pas trop s’investir dans l’enquête de gendarmerie, Guy ne peut s’empêcher de fourrer son nez là où il ne faut pas et de se mettre en danger. A vouloir découvrir la vérité, Guy risque de réveiller la rage de l’assassin.
Ce second tome est un peu plus sanglant que le précédent. Si dans le premier tome, les scènes troublantes et choquantes n’interviennent que sur la fin du livre, ici nous les retrouvons d’entrée de jeu. Des scènes stressantes, dégoûtantes, répugnantes à vous donner quelques hauts le cœur. Dans ce tome, l’auteur fait davantage étalage de détails morbides et sordides. Toutefois, connaissant la réputation de l’auteur, je sais que ces tableaux sanguinolents sont des passages obligés. Et bien qu’ils soient horribles sur le moment, je m’y attends tellement que je les oublie vite.
J’avoue qu’en refermant ce livre, je suis bien plus affectée par des scènes moins gores mais plus surprenantes. L’auteur n’hésite à jouer avec nos sentiments. Il s’en prend à des personnages emblématiques du récit pour servir son histoire. Et cela me touche finalement bien plus que l’abondance de sang et de viscères.
Intuitif, instinctif, observateur, Guy met encore une fois ses compétences au service de la vérité. Comme dans le précédent roman, je n’ai pas toujours réussi à suivre ses raisonnements ni à comprendre ses déductions. Je me suis toutefois laissé prendre au jeu de l’enquête.
Enquête qui dans ce roman se construit en deux grandes parties. Deux parties diamétralement opposées et pourtant complémentaires. La première se déroule dans le Vexin, en pleine campagne et s’axe autour de la recherche du Croquemitaine, ce monstre qui tue des familles entières. Paris est le cadre de la seconde partie. Une seconde partie plus mystérieuse, plus ésotérique et théorique.
Pour être franche, même si la deuxième partie est source de révélations inattendues et de retournements de situations, je l’ai moins appréciée que la précédente.
Faite de haut et de bas, ma lecture a été un peu plus laborieuse que pour le premier tome. Je ressors toutefois globalement satisfaite de cette histoire et de la chute que je n’avais pas anticipée. Le diptyque du temps est une série intéressante qui nous plonge à l’aube du 20ème siècle et au cœur de la folie humaine. Selon moi, une bonne série pour découvrir l’univers de Maxime Chattam.