T'en souviens-tu mon Anaïs? - Michel BUSSI
Polar
Edition Pocket
304 pages
2018
RESUME :
« Voilà treize jours qu’Ariane a posé ses valises dans cette villa de la côte d’Albâtre. Pour elle et sa fille de 3 ans, une nouvelle vie commence. Mais sa fuite, de Paris à Veules-les-Roses, en rappelle une autre, plus d’un siècle plus tôt, lorsqu’une fameuse actrice de la Comédie-Française vint y cacher un lourd secret. Se sentant observée dans sa propre maison, Ariane perd peu à peu le fil de la raison… Bienvenue au pays de Caux, terres de silences, de pommiers et de cadavres dans les placards…»
MON AVIS :
Fan de Michel Bussi, je ne pouvais pas passer à côté de ce nouveau livre. Plus qu’un livre il s’agit d’un recueil contenant 4 nouvelles de l’auteur. Quatre nouvelles toutes plus prenantes les unes que les autres. Embarquez pour le Pays de Caux et l’Ile de la Réunion…
T’en souviens-tu mon Anaïs ?
Ne supportant plus la vie parisienne Ariane a choisi de tout plaquer pour s’installer avec sa petite fille de trois ans, Anaïs et sa tortue, Adèle à Veules-les-Roses. A peine arrivée, elle emménage dans une vieille batisse chargée d’histoire et notamment de celle d’une fameuse actrice de la Comédie Française du XIXème siècle, Anaïs Aubert. Les murs semblent avoir des yeux et des oreilles. Ariane se sent observée dans cette maison qu’elle vient d’acquérir et perd un peu le fil de la raison… Que se passe-t-il vraiment ?!
Une première nouvelle passionnante et chargée d’histoire. Certes courte, cette histoire ne vous emporte pas moins dans un suspense haletant. Les doutes d’Ariane et les prouesses de la petite Anaïs nous intriguent. Bref, avec le style si particulier de Michel Bussi j’ai plongé dans une histoire, dont même si j’avais partiellement deviné la chute (et oui une fois n’est pas coutume !), pleine de suspense et de rebondissements malgré son faible nombres de pages.
L’armoire normande
Diane-Perle et son mari Gauvin ont loué un gîte pour le week-end de Pâques. Tout y est absolument charmant si ce n’est l’absence de la propriétaire. Accueillis par le mari de cette dernière, ils s’étonnent que celle avec qui ils ont réglé tous les détails de leur séjour ne soit pas là pour les recevoir et les installer. Mais bon, ils la verront probablement le lendemain. Sauf que chaque fois qu’ils demandent au mari où se trouve sa femme, elle n’est jamais dans les parages. Etrange. Et fait encore plus étrange, une odeur pestilentielle se dégage de l’armoire normande à laquelle ils ont interdiction formelle de toucher sous peine qu’elle s’écroule. Il n’en faut pas plus à Daine-Perle et Gauvin pour échafauder les théories les plus atroces sur le sort de leur hôtesse…Ont-ils vu juste ?! Sont-ils les témoins gênants d’un crime ?!
Une très courte nouvelle très bien ficelée avec laquelle on échafaude tous les scénarios possibles pour expliquer l’absence de la propriétaire du gîte. L’imagination des personnages est sans limite. Si au départ, ils s’amusent de cette situation, elle va rapidement les intriguer. Ils nous embraquent dans leurs théories, leurs doutes, leurs craintes. Le dénouement est tout simplement savoureux. En une petite quarantaine de pages, Michel Bussi a réussi à insuffler le mystère propre à son style. Exercice pas facile mais brillamment réussi.
Vie de grenier
Tout commence par un dimanche de mai ensoleillé. Depuis qu’il est à la retraite, Gabriel passe ses journées enfermé dans son bureau à compulser les faits divers régionaux pour écrire son prochain roman. Muguette, sa femme, en a marre de le voir enfermé et le force à l’accompagner au vide grenier du village. Peu enthousiaste au départ, la curiosité de Gabriel va être piquée quand sur un des stands, il va découvrir que tous les objets à vendre ressemblent étrangement à ceux de ses enfants, aujourd’hui devenus adultes. Impossible que ce soit une simple coïncidence. Mais comment expliquer la présence de tous ces objets sur ce stand ?! Gabriel va alors tout faire pour comprendre et élucider ce mystère.
Parmi les quatre nouvelles, elle est peut-être celle que j’ai le moins appréciée. Elle est aussi celle qui est la moins prenante du lot. Ici pas de meurtre, pas d’enquête policière avec des indices révélés au compte-goutte pour nous faire tourner en bourrique. Cette nouvelle est plus axée sur la résolution d’une énigme impossible. Par contre, elle est celle qui est la plus drôle de toutes. Le héros est plein d’autodérision. Les fins de chapitres avec le point de vue de Muguette sont aussi plein d’humour. En bref, une courte nouvelle sympathique et différente.
Une fugue au paradis
Jour de l’an à La Réunion. Après un réveillon sur la plage, le jeune Cilian, passionné par l’océan, décide d’aller faire un peu de plongée pour découvrir les trésors cachés de la mer. Alors qu’il s’éloigne peu à peu de la plage et suit les rayures multicolores d’un poisson chirurgien, il s’étonne de voir un homme dormir au milieu de l’eau. Sauf que l’homme ne dort pas. Non il est mort. Enfin c’est ce que laisse penser le manche de couteau qui dépasse de son dos. Comment la fête du Réveillon a pu dégénérer au point qu’un homme soit assassiné au milieu du lagon sans que personne ne s’en aperçoive malgré la foule qui a fêté la nouvelle année sur place ?! Charge à Christos Konstantinov et son équipe de résoudre ce mystère.
Cette quatrième nouvelle est construite autour de moments qui ont eu lieu avant et après la découverte du cadavre par Cilian. Progressivement, Michel Bussi rejoue les évènements qui ont conduits au meurtre de la victime et à la résolution de l’enquête. Une construction originale qui permet une vue d’ensemble de l’histoire en peu de pages. Le seul bémol de cette histoire est sa fin. Une fin ouverte qui ne m’a pas séduite.
En revanche, j’ai aimé retrouver la chaleur de La Réunion et les flics de son autre roman, Ne lâche pas ma main : Christos, la capitaine Sturvi et les autres. Un petit clin d’œil sympathique.