Les écorchés # 1 (Ruine) - Tillie COLE
Dark romance
Milady
384 pages
2017
RESUME :
« Pour vivre, il faut d'abord affronter la mort. Kisa est la fille du chef de la mafia russe de New York qui tient le Donjon - un ring clandestin - et la fiancée d'Alik, un tueur endurci. Prisonnière de cet univers, Kisa ne rêve pourtant que de liberté. Jusqu'à ce qu'elle croise par hasard un sans-abri couvert de tatouages et de cicatrices qui éveille en elle des sentiments inconnus. Quelques jours plus tard, elle le revoit en train de combattre au Donjon. Alors qu'il sème la peur et la mort sur son passage, Kisa brûle de désir pour cet homme que tout le monde appelle Ruine. Elle est alors consciente qu'elle devra se sacrifier si elle veut être sienne.»
MON AVIS :
Voilà un roman sombre qui m’a pris par surprise. Je ne m’attendais pas à être embarquée dans l’histoire de Ruine. Une lecture hors du commun qui bouscule le lecteur de la première à la dernière ligne et le sort de sa zone de confort.
Kisa Volkova et Alik Durov sont les héritiers de la Bratva, la branche new yorkaise de la mafia russe. Ensemble, une fois mariés, ils sont appelés à prendre la succession de leurs pères de cette sphère florissante. Depuis des années, la Bratva règne en maître sur New York. Trafics de drogues et d’armes sont une source de revenus inépuisables pour eux. Mais leur véritable poule aux œufs d’or, c’est le Donjon, avec son ring et ses paris clandestins. Et notamment le championnat qu’elle organise une fois par an : trois soirées où la mort, l’argent et l’unique vainqueur sont rois. Le champion indétrônable est Alik. Il est craint de tous. Même de sa fiancée, Kisa.
Si Kisa a grandi dans l’univers cruel et sombre de la mafia, aujourd’hui elle y étouffe. Encore plus quand Alik la malmène et lui impose sa conduite. Sa seule bouffée d’oxygène c’est quand elle se rend à l’église du père Kruschev et aide à la distribution de repas aux SDF.
C’est lors d’une de ces sorties, qu’elle va rencontrer Ruine. Un SDF qui va la sauver d’une agression et qu’elle recroisera quelques jours plus tard au Donjon. Ruine est mu par un désir de vengeance et malgré sa noirceur, il éveille en Kisa des sentiments inconnus. Des sentiments qui pourraient la mettre en danger ou au contraire être son salut…
Si avec certains auteurs, on sait où l’on va quand on commence un de leurs livres, avec Tillie Cole, chaque nouveau roman est une surprise. En tout cas pour moi. J’ai eu de véritables coups de cœurs pour certains de ses romans quand j’en ai détesté d’autres. J’ai même abandonné sa série, Hades Hangmen, trop malsaine à mon goût. Donc en me lançant dans cette nouvelle série, j’ai fait un pari risqué. C’était presque quitte ou double.
Dans les premières lignes du prologue, j’ai douté. La noirceur des mots, la violence ambiante, la dominante oppression ont failli me faire faire demi-tour. Mais sans que je m’en rende compte, j’ai comme été prise dans un tourbillon. La plume de l’auteure m’a pour ainsi dire envoûtée. Dès lors impossible de lâcher ma lecture au risque de passer une courte nuit. Si la dark romance n’est habituellement pas ma tasse de thé, elle a cette fois réussi à me séduire. Tantôt avec la peur au ventre, tantôt avec la nausée, j’ai tout simplement dévoré ce livre.
Entre moments passés et présents, on découvre l’histoire de la Bratva, cette communauté de mafieux russes sanguinaires et sans limite. Tillie Cole focalise son livre sur les héritiers de cette société clandestine, les enfants des 3 membres les plus importants : Kisa, fille du Pakhan, Alik fils du second, Luka et Talia ceux du troisième. Une sombre histoire de succession, de jalousies va conduire chacun d’eux à vivre l’enfer. Dans ce roman, l’auteure n’épargne personne. Violences physiques ou morales, tout y passe. Et pourtant, on accroche.
Chaque personnage est sombre, écorché, à vif. Aucun d’eux n’a eu de choix de vie et subi ce que la Bratva leur a imposé. Kisa est soumise. Elle n’a aucun pouvoir dans la communauté. Son seul rôle est d’être la fille du chef. Elle doit agir comme on le lui dit sans protester. Si elle étouffe parfois dans ce rôle, elle s’y plie pour ne pas subir les conséquences d’une rébellion. Notamment de la part de son fiancé, Alik. Alik est le personnage le plus noir de ce roman. Il ne connait pas de limite, tue et torture pour le plaisir. Il est haineux et n’a même pas conscience de sa violence. Il est clairement dérangé. Si Ruine est lui aussi un tueur, il garde un côté plus humain. Il a été conditionné pour tuer. Le seul mantra qu’il a connu au sein du goulag où il a été retenu prisonnier pendant douze ans, c’est tuer ou mourir. Mais dès lors qu’il sort de cet environnement et se rapproche de Kisa, on découvre une autre facette de sa personnalité. Derrière le tueur sanguinaire se cache un jeune homme complètement paumé, qui n’a plus aucun repère. Et c’est ça qui fait que l’on s’attache à lui. C’est étrange de dire cela mais c’est pourtant ce qu’il se passe. On souhaite de tout cœur qu’il réussisse à s’en sortir.
Les écorchés : Ruine est un roman sombre, avec des faits dérangeants mais qui se révèle addictif. Il est percutant, passionnant, violent, fascinant… Contre toute attente, ce roman m’a plu, moi qui ne suis pas adepte de dark romance. Je vais même aller plus loin, j’en redemande… Je suis impatiente de découvrir le prochain tome. Comme quoi, il ne faut pas toujours s’arrêter sur une déception avec un auteur car il peut nous réserver de belles surprises. Et Ruine en est clairement une. A noter que ce roman reste réservé à un public averti uniquement.